VOYAGE AU MAROC
Publié le 17 novembre 2022 Dans la catégorieCARNET DE VOYAGE EN AQUARELLE AU MAROC Novembre 2022 VOIR LE FILM DU VOYAGE De retour d’un nouveau voyage dans le sud marocain. C’est avec 15 stagiaires que je suis partie sillonner les routes du grand sud, toujours guidée par Morocco Eco, agence marocaine au service de stages variés et des passionnés. Un carnet de […]
CARNET DE VOYAGE EN AQUARELLE AU MAROC
Novembre 2022
VOIR LE FILM DU VOYAGE
De retour d’un nouveau voyage dans le sud marocain.
C’est avec 15 stagiaires que je suis partie sillonner les routes du grand sud,
toujours guidée par Morocco Eco,
agence marocaine au service de stages variés et des passionnés.
Un carnet de voyage centré sur la rencontre et le partage avec les habitants.
J’ai essayé au maximum de créer ces liens autour de l’art et de la culture.
Abdou nous a guidé entre Aït Ben Haddou et Tinedjad
en nous contant toutes ses connaissances,
en répondant à toutes nos questions dans le rire et la bonne humeur.
La curiosité nous envahit face à ces modes de vie si différents et ces coutumes.
Nous nous sommes immergés avec Abdellah au jardin Majorelle,
dans le monde de la peinture avec Aicha à Ait Ben Haddou,
avec Mohamed chez Brahim, avec les enfants du village de Skoura
venus peindre et jouer avec nous.
Dans la palmeraie de Skoura au détour d’un chemin avec Fatna
qui nous a apporté un plateau de thé, pain, huile et sucre
ou croyant respecter la coutume, nous avons trempé le pain dans l’huile
et dans le sucre, ce qui a occasionné une bonne rigolade de la part des locaux.
Abdou, botaniste nous a parlé avec passion des palmiers et des tamaris .
Le papa de Rachida, nous a souri, sur sa route, d’un regard pétillant de douceur.
Puis nous sommes partis pour nous rapprocher du désert
et nous avons bifurqué dans un petit village pour nous fondre
à la rencontre des habitants dans ces ruelles souterraines,
plongées d’ombre et de lumière d’où sortait par ci, par-là, des mamans et des enfants.
Fatna nous a offert le thé chez elle et sa maman.
Cette dernière, le visage marqué par le soleil, les yeux rentrés et contournés de noirs a rit
en nous voyant mettre le chèche.
Les gorges de Todra
Mohamed nous a emmené dans les rizières, des échanges de regards,
quelques mots avec ces femmes ramassant la luzerne
ou deux petites filles nous suivaient en riant de curiosité.
Dans ces gorges immenses et majestueuses,
les camions de touristes se mélangent à ces jeunes nomades descendues des hauteurs.
Ces jeunes filles au regard noisette dans leurs sabots plastiques et leur longue robe.
Elles courent d’une roche à l’autre comme des cabris en riant
après avoir tendu la main pour récolter quelques pièces.
Cette mendicité entretenue par les touristes
pose la question profonde de l’éthique et des valeurs…
Qu’est ce que le bonheur ?
Revenons autour d’un tagine avec El Hoceima
qui nous parle de son passé de nomade et de ce riad
construit à la sueur de son front.
Abdou nous offre une veillée magique en accord avec les plantes qu’il aime,
un exposé travaillé avec amour et passion juste pour nous le partager.
Un texte poétique et percutant pour nous faire réfléchir :
Lettre d’hommage à tout sujet méprisé :
» J’ai décidé le tout pour le mieux, d’établir une relation d’amour, d’amitié
et de fraternité avec tous ces êtres vivants méprisés et méconnus.
J’ai décidé d’essuyer toute poussière l’utilitarisme humain aveugle
qui les sous estime. Ils sont simples, discrets, mais souvent méprisés, négligés et oubliés.
Et pourtant c’est des êtres qui valent de l’or.
Ces plantes épineuses du désert merveilleusement caillouteux,
sont d’une grande beauté. La gratitude est leur religion.
Je les connais presque tous comme les enfants de mon quartier d’enfance.
Chacune à son nom Zilla, Fagonia, launea chondrilla, calendula, Remux, Atriplex, Ononis …
et d’autres. À la moindre goutte de pluie dans un milieu aussi sec,
elles fleurissent et annoncent leur printemps.
Pas besoin d’attendre car le temps prend avec elles une autre dimension.
Elles méritent un prix Nobels dans la gestion de l’eau et de beau voisinage.
Pas de gaspillage, au contraire je les trouve des champions
dans le changement de structure et de composition
pour une meilleure adaptation et résilience face à toute contrainte imposées par leur vie fixée.
Elles ne font pas de bruit quand elles prospèrent.
Elles m’ont appris le sens de la sagesse.
Elles disparaissent quand il le faut et elles réapparaissent
quand c’est nécessaire pour donner à manger
à une abeille, à un papillon, à une chèvre ou à un dromadaire…..
Mais quand elles fleurissent elles émettent leurs épines
pour se protéger de toute attaque excessive et menaçante.
Avec moi un accord de cessez-le-feu est signé depuis toujours,
car on connaît l’importance de vivre en paix
et en bon voisinage dans ce monde qui n’est plus le monde. »
Abderrahman Elhassanu
Quelque part autour de Skoura
Réveil au marché voisin, un des endroits les plus pauvres de l’atlas.
Des regards curieux, intrigués face à nos crayons et nos carnets.
Une envie de croquer vite toutes ces taches de couleurs,
les légumes éparpillés, les dattes fraîchement cueillies, les animaux achetés,
les étendus d’ustencils en plastique, les tagines par dizaine au sol,
les épices de toutes les couleurs, la partie boucherie
ou nos règles françaises paraissent loin, les vêtements et chèches,
les cris, les rires, les mots, les négociations … La vie !!!
L’odeur du tagine
L’odeur nous pique le nez et nous ramène au riad.
Les oignons et les poulets sont tellement caramélisés qu’ils attachent au fond du plat.
Quelques coups de cuillère un peu insistants, la viande se détache
pour retomber comme une masse sur les raisins et les oignons brunis par la cuisson lente…
Nous n’avons qu’une envie, boire toutes les paroles et les conseils
de Rachida, Kria, tout en dessinant bien sûr.
Leurs mains musclées pétrissent la pâte fraîchement mélangée,
leurs doigts délicats jettent dans la poêle les msemens
qui crépitent, Yasmina, 2 ans, se réveille de sa sieste et nous rejoint intriguée
de tous ces géants blancs.
C’est la dernière soirée, 3 musiciens nous jouent de la musique,
nous voulons dessiner, danser, peindre, chanter, rire, nous dire au revoir…
Rhalid nous fait quelques pas de danses, il a été à nos petits soins toute la semaine,
il aimerait ouvrir un endroit touristique en pleine montagne de l’atlas
et nous recevoir dans sa tente.
Bonne chance à vous tous qui avez des projets et des envies d’avancer…
Nous reviendrons dans ce beau pays aux ocres éclatants, aux saveurs raffinées
et aux échanges bienveillants...
Amitié colorée à Hélène, Brigitte, Pascale, Monique, Isabelle, Paule,
Michel, Caro, Sylvie, Arielle, Michèle, Sabrina, Annie, Gilbert, Danielle…
Prochain voyage du 4 au 11 Novembre 2023 entre Chefchaouen, Fès et Meknès
Crédit photo de Caroline
Travel ( https://morocco-ecotravel.com/stage-aquarelle-chefchaouen/